Courir 135 kilomètres, sur un dénivelé de plus de 6000 mètres, relier Baie-Saint-Paul et le Mont Sainte-Anne, le faire en 17 heures, à travers les obstacles, de nuit, et l’emporter devant des vétérans aguerris, le Lambertois Xavier St-Cyr a fait écarquiller bien des yeux lors de la nouvelle épreuve Reine du Québec Méga Trail, le QMT135. 

«C’est extrêmement technique, il y a des racines, des roches, des branches. Parfois tu dois continuer à genou. Mais le pire c’est de courir la nuit, dans une noirceur totale en pleine forêt. Nous partons à 22 h et nous devons porter une lampe frontale, parfois l’isolement, de courir seul dans le bois, c’est difficile, le moral est bas. Mais quand le soleil se lève, tu retrouves ton énergie, ta motivation, ton dynamisme», explique Xavier St-Cyr qui a eu 24 ans le 11 juillet, quelques jours après son exploit qui joue autant sur le physique que sur le mental. 

À l’approche du fil d’arrivée, les coureurs devaient gravir une fois et demie le Mont Sainte-Anne. «On le grimpe une fois, on redescend à moitié avant de remonter et d’enfin descendre vers l’arrivée sur le versant opposé.» Xavier l’a fait en 17 heures et 18 minutes, soit 25 minutes plus rapidement que son plus proche poursuivant. 

Des défis

Le jeune coureur de longue distance a découvert cette passion il y a quelques années, au moment où la pandémie a frappé et où il amorçait des études universitaires en médecine. «Je voulais continuer à dépasser mes limites, me donner des défis, alors je me suis lancé dans la course et à la longue, c’est devenu des courses d’endurance», raconte celui qui était essoufflé, comme n’importe quel athlète à l’époque, quand il a fait ses premiers pas et complété son premier cinq kilomètres. «Le premier pas est le plus difficile, mais je garde ma motivation en m’ajoutant toujours de nouveaux défis. Ça devient une routine et un mode de vie.»

Après cette course qui lui a permis de longer dans des sentiers pas toujours commodes, la rive du fleuve Saint-Laurent entre Charlevoix et la Capitale-Nationale, le résident en médecine de l’Université de Sherbrooke s’accordera à peine un court repos. «C’est surtout les articulations, les chevilles, mais je vais plutôt faire du vélo pour les prochains jours. Ça va être plus relax», rigole Xavier St-Cyr dont les parents demeurent toujours à Saint-Lambert, à un peu plus de 135 kilomètres de Sherbrooke. 

Xavier St-Cyr (Photo : gracieuseté – Colin Rousseau)

Un mode de vie

Été comme hiver, le coureur longue distance conserve la forme. «L’hiver c’est presque quotidien, on y va six jours sur sept. J’ai rencontré des gens qui courent aussi et on se rejoint, on organise des projets, des courses. J’ai beaucoup de plaisir», dévoile l’athlète. 

Les prochaines épreuves vont le mener entre autres dans les Chic-Chocs, mais surtout au Harricana 125 de Charlevoix qui lui fera traverser les parcs nationaux de la SÉPAQ au début septembre. Une épreuve où il compte se dépasser une fois de plus et faire écarquiller bien des yeux.